pour 2 trompettes et orgue (ou orchestre à cordes) opus 78
Triade op.78 a été écrite à l’instigation des trompettistes Otto Sauter et Bo Nilsson, animateurs d’un Festival et d’un cours de Maîtres dans la ville de Brême, deux manifestations consacrèes à la trompette. L’œuvre leur est dédiée, ainsi qu’à leur partenaire habituel, l’organiste Wolfgang Baumgraz. Le titre Triade a été choisi du fait que cet ouvrage est destiné à trois instrumentistes et qu’elle se compose de trois parties. Il est aussi à remarquer que les deux voix confiées aux trompettes sont d’égale importance et de semblable difficulté.
Le premier mouvement Allegro poco maestoso s’ouvre par de violents accords dans le registre grave de l’orgue et se déroule d’une traite dans le même tempo jusqu’à la cadence destinée à la première trompette. Le motif introductif de l’orgue conduit alors à une nouvelle cadence dont s’empare la seconde trompette. Ce même motif, transformé par une harmonie plus complexe, permettra aux deux trompettes de réexposer, en contrepoint, les éléments du début du mouvement qui s’achèvera, en unissons et tierces alternés, dans le registre suraigu des instruments à vent.
Le deuxième mouvement Lento con malinconia est d’une très grande simplicité. Il s’agit d’une sorte d’élégie à deux voix, douloureuse et d’autant plus déchirante qu’elle se veut retenue et discrète. L’accompagnement de l’orgue consiste en un ostinato très simple, mais subtilement harmonisé. L’élégie est interrompue par une courte séquence de révolte passionnée qui remet rapidement en scène la thématique principale. Le mouvement se termine dans la douceur et la douleur de la résignation.
Contraste total avec le troisième mouvement Vivace e gaiamente. Le thème principal, ternaire, est contrepointé par une broderie en triolets en alternance aux deux trompettes. Après une intervention massive de l’orgue, un épisode de caractère lyrique apparaît, soutenu dans l’accompagnement par une succession d’accords staccato. La cadence de ce dernier mouvement consiste en une fugue à deux voix pour les trompettes et une fugue à trois voix pour l’orgue. Après le retour des élémetts du début, deux brèves cadences en répons se font entendre et conduisent à une courte coda qui s’épanouit dans le mode majestueux de Do majeur.
L’oeuvre existe également pour deux trompettes et orchestre à cordes. Elle est publiée aux Editions BIM, Vuarmarens en Suisse. La création mondiale de la version avec orgue a eu lieu le 3 octobre 1991 à la Cathédrale Saint-Pierre de Brême, dans le cadre des Internationale Trompetentage Bremen avec les dédicataires pour interprètes. Celle de la version avec orchestre se déroula à Lucerne lors de la 93ème Fête des Musiciens Suisses le 23 octobre 1992 avec Jörg Conrad et Markus Würsch, trompettes accompagnés par la Junge Philharmonie Zentralschweiz sous la direction de Thüring Brähm.
L'œuvre pour et avec Orgue
Jean-François Michel (trompette),
Patrick Lehmann (trompette),
Pierre-Alain Monot (trompette),
Jean-Christophe Geiser (orgue)