pour soprano et orchestre opus 71
La découverte des poèmes de Sabine Sicaud est due au hasard d’un déjeuner impromptu chez André et Daisy Charlet à Dommartin. Je cherchais un texte pour une commande de l’Ensemble Vocal Féminin de Lausanne dont faisait partie Daisy qui eut l’idée de me prêter une anthologie de poèmes écrits par des femmes. J’y trouvais quelques poèmes de Sabine Sicaud. Ce fut pour moi ce qu’on appelle ''un coup de cœur''.
J'eus la certitude absolue que je tenais la substance poétique destinée à l'œuvre que l'Association des Amis du Festival de Lausanne m'avait fait l'honneur de me commander. L'éditeur parisien Stock m'offrit un recueil des poèmes de cette artiste née en 1913 à La Solitude, propriété de ses parents aux portes de Villefranche-sur-Lot, entre Bordeaux et Toulouse. À l'âge de six ans, Sabine griffonnait de la poésie. Son génie se développe en trois ans à peine. Elle décède en 1928 dans sa quinzième année, martyrisée par une maladie jamais idendifiée. Puisse ma musique permettre à la voix bouleversante de Sabine Sicaud, véritable Mozart de la langue française, de mieux atteindre le cœur et l'âme de ceux qui restent à l'écoute de la misère du monde et du mystère de l'amour que nous confie cette enfant-poète.
La création de La Solitude a eu lieu au Théâtre de Beaulieu dans le cadre du Festival Internationall de Lausanne par Evelyn Brunner, soprano, dédicataire de l'œuvre et l'Orchestre de Chambre de Lausanne sous la direction d'Armin Jordan.