JFZ fit connaissance de Maurice André probablement à l'occasion de son engagement à Radio-Lausanne pour interpréter le Concerto brandebourgeois N° 2 de J.-S. Bach avec l'Orchestre de Chambre de Lausanne sous la direction de Victor Desarzens. Un savoureux souvenir : L'œuvre célèbre de J.-S. Bach, en Fa majeur, se termine par un contre-ut, quinte de la tonalité. A la répétition, Maurice envoya un superbe contre-Fa, une quarte plus haut ! A la mine aussi consternée que réprobatrice de Desarzens, André s'empressa d'ajouter : Soyez tranquille, Maître, je ne le ferai pas ce soir ! Après quoi, son principal souci fut de s'enquérir auprès du chef de l'OCL s'il existait un bon restaurant dans les environs…
Ce phénomène de la trompette mit son talent au service du Concertino op.6 de JFZ dont il réalisa, pour la firme Erato, un extraordinaire enregistrement en 1972. La même année, Maurice André demande à JFZ de lui écrire une œuvre pour trompette piccolo et orgue, virtuose et difficile. Dialogue pour trompette en Si bémol aigu et orgue op.50, dont JFZ était convaincu que la difficulté de son œuvre découragerait tous les autres solistes de l'instrument, connut au contraire un succès qui lui valut l'enregistrement de 7 versions sur CD : Maurice André (1979), Guy Touvron (1992), Jean-François Michel (1997), Hannes Laubin (1999), Claude Rippas (2003), Luis Gonzales (2004) et Reinhold Friederich (2008). Maurice André et JFZ se retrouvèrent à deux reprises au sein de jurys de concours internationaux : ARD Munich 1971 (Allgemeine Rundfunk Deutschland) et Guebwiller 1995 (Prestige de la Trompette).