pour grand orchestre opus 26
La Symphonie No 2 est dédiée à René Gerber, professeur de contrepoint et d'orchestration du compositeur.
Le premier mouvement – Adagio / Allegro – s'ouvre sur un thème établi à partir des lettres de G.E.R.B.E.R. (Sol, Mi, Ré, Si b, Mi, Ré) tandis que l'Allegro est construit sur un motif rythmique. La combinaison ininterrompue de ces deux éléments alimente tout le mouvement.
Le deuxième mouvement – Lento (in memoriam Arthur Honegger, 28.11.1955) – rappelle la mémoire du célèbre compositeur suisse auquel Julien-François Zbinden voue la plus grande admiration. Il commençait la composition de ce mouvement quand il apprit la nouvelle de son décès. Mouvement en forme de lied, il s'agit d'un chant douloureux entrecoupé d'un épisode moins grave. Peu avant de conclure apparaît au violon solo une courte citation empruntée à Saint-François d'Assise, œuvre commandée par Radio-Lausanne dont le compositeur assuma la régie musicale en 1949 et qui lui permit de faire la connaissance de l'auteur de Pacific 231.
Le troisième mouvement – Presto – est un scherzo qui n'a d'autre prétention que d'être, dans un sentiment de constante hâte, un jeu de force et de légèreté constamment alternées.
Le quatrième mouvement – Lento / Tempo di marcia / Moderato maestoso – débute par le thème GERBER. Suit une marche d'allure ricanante qui voit apparaître les quatre formes traditionnelles d'une série dodécaphonique qui pourrait symboliser l'aspect inhumain de notre époque, tandis que la partie finale exprime l'espérance d'un monde meilleur par un choral dans l'exposition duquel réapparaît, en contrepoint, le thème GERBER.
La création de l'œuvre eut lieu à Radio-Genève le 11 mars 1959 par l'Orchestre de la Suisse Romande dirigé par Siegfried Goslich.
Référence
R.-Aloys MooserNature heureuse et équilibrée dont l’esprit lucide évite les vaines spéculations, et dont l’art ne cherche pas midi à quatorze heures, Julien-François Zbinden ne tente pas de donner le change sur sa véritable personnalité. Il traduit ses sentiments et ses impressions dans une langue volubile, vive et directe qui, se gardant des outrances et se refusant à la contrainte tyrannique des systèmes en vogue, se veut claire et compréhensible sans pour autant céder à la facilité, ni se lâcher aux humiliantes concessions.
La Suisse, Genève 1959