1948

Nadia Boulanger (1887-1979)
pianiste, organiste, pédagogue

Nadia Boulanger

Lettre de Nadia Boulager à JFZ (1963)

Nadia Boulanger avait été engagée par Edouard Moser pour diriger l'Orchestre de Chambre de Lausanne dans un concert dont la régie était confiée à JFZ. En 1957, à l'occasion du 70e anniversaire de la grande dame, somptueusement fêté par Igor Markéwitch en sa propriété de Villars-sur-Ollon, le chef d'orchestre avait sollicité de Radio-Lausanne l'enregistrement de cette manifestation. JFZ, chef du Service Musical depuis 1956, se chargea lui-même de la mise en ondes de cet événement. Devant un parterre d'invités prestigieux (la famille de Polignac, Darius Milhaud et bien d'autres), les musiciens de l'OSR requis pour accompagner la Cantate écrite par Jean Françaix accusent JFZ de procéder à un enregistrement clandestin et menacent de quitter les lieux. JFZ calme la situation en leur assurant que rien ne serait diffusé avant un accord à trouver ultérieurement. Hugues Cuenod et Doda Conrad furent les solistes de la Cantate tandis que Francis Poulenc fit l'envoi d'une ode-minute dont JFZ conserve précieusement un exemplaire.

En 1959, JFZ engagea Nadia Boulanger en qualité de chef d'orchestre à la tête de l'OCL. L'artiste invita le compositeur à la rencontrer à son domicile parisien "pour un petit dîner intime avec quelques amis" et pour l'entretenir de sa 1ère Symphonie. Il se trouvait que quelques semaines plus tard, en octobre, JFZ siégeait à Paris dans le jury du Concours de composition du Festival de Divonne présidé par Louis Aubert et réunissant des personnalités telles que Georges Auric, André Jolivet, Daniel Lesur, Marcel Delannoy et Marius Constant. JFZ en profita pour honorer l'invitation de Nadia (sa célébrité était telle que son prénom suffisait). Ladite "intimité" affichait tout de même 14 convives… Dont le compositeur Roland-Manuel avec lequel JFZ s'entretint longuement de la succession de Maurice Ravel. Contrairement à l'opinion générale, JFZ assura Roland-Manuel qu'il connaissait des héritiers, en l'occurrence les enfants d'Alfred Perrin, cousin germain de l'auteur du Boléro. Son fils Marc Perrin, après contact avec Roland-Manuel, introduisit un procès en captation d'héritage. Il fut malheureusement débouté en première instance ainsi qu'après deux recours..